dimanche

Who Came First


En cette calme journée de juin, l'homme prend congé des autres, il sirote un café frappé sur Houston Street et pense à ses prédécesseurs, Emma Goldman, Allen Ginsberg et Abbie Hoffman. D'Ann Arbor à Brooklyn, c'est toute une culture qui défile; "I think this is a pile of shit, while John Sinclair rots in prison…"* entend-on ici et là. Des films à la réalité, il n'y a qu'un pas. De la simplicité à la folie aussi. Celui là se moque du monde extérieur, et si, il s'y intéressait, il perdrait son temps. Il tente d'improviser quelque chose, là où la vitesse et la niaiserie extatique semblent prendre le dessus. Difficile de décrire une scène comme celle ci, tant tout cela semble improbable. Dans ces rues-un décors de béton aménagé-personne ne prête attention à personne. Ce qui me parait improbable dans cette histoire c'est que quelqu'un se prenne le temps de penser un petit peu au passé, aux choses simples, que l'on s'est permis de compliquer. Après tout, pourquoi l'anarchisme, le communisme, les courbes brisées ne seraient-ils pas l'avenir ? On nous a vendu assez de merdes, et on continuera à nous en vendre. La beat generation était un idéal, que l'on nous a cassé, au profit de "marchandises". Salinger et Pynchon ont peut-être tout compris finalement, il est sûrement temps de prendre congé.


*Interruption de Abbie Hoffman pendant le concert des Who à Woodstock, 1969




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