vendredi

A New World


Tout est paisible, les hautes herbes respirent l'air frais, les oiseaux gazouillent dans des paysages féeriques et idylliques. La terre est encore vierge et le soleil aborde le ciel comme un gentleman. On assiste a une splendeur visuelle inégalée sur notre vieux continent. A des rimes déclinées dans chaque brins de blé, on s'ébahit, bouche bée. La vie coule comme la sève, la vie est un arbre, la vie apparaît enfin. Deux naïades dans les eaux clairs, deux mains sérées dans l'aquatique innocence. Tout ce spectacle, toute cette mise en scène est naturellement belle, comme une femme dont la fleur aurait éclose avec la rosée des premiers jours.
Petit à petit, Wagner, remplace les échos de la liberté et laisse apparaître les fantômes venus de loin. Naviguant sur les flots inconnus ils découvrent la terre promise et les paysages troublants des Indiens Algonquins.
Tant de stupéfaction dans le regard innocent, que jètte ces Indiens aux Caravelles venus d'Occident pour l'Orient. Rien ne présage la fin du nouveau monde, et pourtant le chaos est inscrit sur la proue de chaque bâteau, sur le front de chaque conquistador aguéri. Mais encore une fois, la beauté du monde et l'or qu'il rescèle, efface cette convoitise.
La terre devient mensonge et cupide, la terre se glisse sous les ongles et souille la vie de tant de gens. Rimbaud devient Zola, et la confrontation tourne à l'éffusion de sang.
Mais, dans cette apocalypse, l'amour arrive à se faire entendre d'une voie forte. L'amour coule alors, dans les veines, comme une rivière et l'on retrouve la pureté d'autre fois. Toujours des monologues, mais toujours l'union de deux âmes. Celle d'un conquérant et d'une indienne. Rien n'est surfait, et chacun de nous guette chaque gestes, barbares et dur pour les uns, doux et mystique pour les autres.
Puis la civilisation l'emporte sur les mythes païens, sur les légendes indiennes. Tout se fini lorsque brisée, perdues, elle rejoint l'Angletterre. S'installe alors, un goût d'amertume et de dégoût. Une seule chose nous vient à l'esprit: la nature et son idéal authentique.

1607, Virginie.

The New World , de Terrence Malick.

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